Cesare Capitani a joué à l'Institut Français de Rome, « Médinitali » : les pérégrinations d’un Italien à Paris
Cesare Capitani, Italien de naissance et acteur du spectacle « Médinitali », met en lumière les mille facettes des Parisiens et les liens qui unissent les cultures française et italienne, à travers l’évocation de ses aventures anecdotiques ou rocambolesques dans la Ville Lumière.
Article du : Le petit journal.com du 11 avril 2019
lepetitjournal.com Rome : Cesare, de quoi parle votre spectacle, qui se jouera jeudi 11 avril à l’Institut Français ?
Cesare Capitani : C’est un one-man show, un spectacle dans lequel je serai seul sur scène. J’évoquerai mes pensées, mes souvenirs, mes aventures parisiennes, à partir du moment de l’installation dans cette ville jusqu’à aujourd’hui. J’ai à présent beaucoup de recul sur Paris, et j’ai pu voir l’évolution de l’image que je me faisais de ce monde qui pour moi était un univers fascinant, rêvé. Sur scène, je parviens aussi à soulever beaucoup de questions, sur les raisons qui poussent quelqu’un à choisir une autre patrie pour y tracer sa route, sur l’identité mouvante d’une personne qui ne vit pas là où ses racines sont ancrées. Peut-on avoir plusieurs identités ? C’est une question complexe.
Quel est le ton du spectacle ?
C’est un spectacle plutôt complet : sur 1h30, on passe du comique au plus sérieux. Les anecdotes amusantes permettent, je l’espère, à une vraie réflexion de voir le jour. Il s’agit d’une semi-improvisation : le texte n’est pas totalement fixé, il y a juste un fil conducteur, des idées que je souhaite partager. Le spectacle évolue.
Y parle-t-on aussi de ce qui fait l’identité italienne ?
Oui bien sûr, en contrepoint au monde parisien. Tout est raconté par le prisme de l’Italie, il est donc évident qu’en creux se construit une réflexion sur les deux pays. Je ne peux pas faire autrement que de comparer les comportements, les attentes, les réactions des parisiens et des italiens, et à travers cela, ce sont deux philosophies différentes qui se forment. J’évoque aussi la manière dont l’Italien – si on peut mettre ce mot au singulier – est vu par les Parisiens : y a-t-il encore des a priori, et si oui en quoi, au cours des années, ont-ils évolué ?
Y a-t-il un comportement parisien qui vous a marqué plus que les autres, et que vous évoquez dans le spectacle ?
Oui, par exemple le terrible formalisme des Parisiens. On est obligé de passer, à l’écrit comme à l’oral, par des codes qui n’ont aucun sens. Dire « bonjour » à tout prix, même lorsque, clairement, cela ne signifie pas que l’on vous souhaite un « bon jour ». Les « cordialement », « bien à vous » et autres dizaines de formules vides de contenu mais absolument obligatoires. En Italie, on remplace un « bonjour » par un sourire : pas besoin d’entrer formellement dans la conversation. L’Italien met moins de mots et plus de vie dans les relations.
Et un comportement parisien positif ?
Heureusement, il y en a aussi beaucoup. L’efficacité, par exemple. J’ai vu le bâtiment d’un Ministère sortir de terre en deux ans, à partir de rien, c’était impressionnant. Un abribus cassé est réparé le lendemain. Les lignes de métro se créent réellement. Je n’ai pas l’habitude, ça force le respect. On se dit que tenir les délais est possible, on remet en question l’urbanisme de nos villes italiennes.
Au final, est-ce agréable de pouvoir être en connexion avec deux cultures différentes?
Bien sûr. Mais pas seulement deux cultures. J’ai envie de piocher dans les qualités du Parisien, de l’Italien, du Bruxellois, de l’Espagnol, en rejetant tout ce qui est négatif chez eux. Je veux donner ce que j’ai de mieux en moi, et que l’autre me donne ce qu’il y a de mieux en lui. Mon rêve est que nous devenions des hommes européens, issus d’une sorte de mélange concentré des avantages de chacun. C’est un beau rêve, non ?
MÉDINITALÌ, le nouveau spectacle de Cesare Capitani. Après son « Moi, Caravage » et « L’Autre Galilée« , l’acteur et auteur italien Cesare Capitani vous invite à une nouvelle date parisienne de sa dernière création, Médinitalì, un récit très personnel dans lequel, un comédien, seul en scène, laisse son esprit vagabonder entre ses rêves, ses souvenirs, ses réflexions et ses fantasmes. Il tente de se trouver, tiraillé entre deux Pays, deux cultures, entre ici et ailleurs: ce qui fait son bonheur, sa richesse et peut-être aussi son grain de folie …..(site ALTRITALIANI....)
Pendant une semaine, des comédiens amateurs expérimentent une autre approche du théâtre avec le metteur en scène italien Vincenzo Cirillo. Poussés par la curiosité et l’envie et se renouveler, les acteurs amateurs de la compagnie La Dolce Vita de l’Amicale Italia-Bretagne ont fait appel à l’auteur et metteur en scène italien Vincenzo Cirillo pour mener une nouvelle expérience théâtrale, basée sur l’expression corporelle dans l’esprit de la Commedia dell’Arte. « C’est un théâtre d’émotions, une forme artistique qui laisse beaucoup de liberté au créateur mais aussi aux acteurs », décrit Vincenzo qui s’est formé à la direction scénique au Théâtre régional de Florence et a participé à diverses créations sous la direction d’Andrzej Wajda, Luca Ronconi ou Carmelo Bene. Il a aussi été élève de
Tadeusz Kantor et a fondé le mouvement artistique l’Ombra di Peter en 1996. Un voyage intérieur « Kantor aimait prendre des artistes, des musiciens, des peintres, des sculpteurs plutôt que des comédiens. Avec eux, il pouvait faire ce qu’il voulait. Ils étaient plus disposés à aller vers quelque chose d’inconnu. C’est un théâtre où tout le monde est protagoniste, chacun a sa place dans l’histoire », détaille le metteur en scène, qui a commencé un travail avec des comédiens amateurs en s’inspirant du roman de Milan Kundera « L’insoutenable légèreté de l’être ». « On va jouer beaucoup sur les concepts du temps, la musique, les chorégraphies », détaille ce dernier qui, à partir de ce roman très puissant qui parle de l’homme, de la nature, du rapport entre l’homme et l’animal, veut proposer aux comédiens un voyage intérieur. Il en a d’ailleurs déjà fait une adaptation avec la troupe Ombra di Peter qui sera présentée, fin mars, lors du 13e festival Italiart à Dijon, le plus important festival artistique pluridisciplinaire italien de France dont il est le fondateur. À Quimper, ce travail donnera lieu à une restitution sous forme de performance, dimanche à 17 h 30 au local de l’Amicale (71 vieille route de Rosporden). Un autre rendez-vous autour du théâtre est programmé au Théâtre Max-Jacob, le samedi 23 mars, avec Cesare Capitani, acteur et metteur en scène italien diplôme du Piccolo Teatro de Milan. Après « Moi, Caravage » et « L’autre Galilée », il viendra présenter sa dernière création « Médinitali ». Dans ce récit aux accents autobiographiques, le comédien seul en scène tente de se trouver, tiraillé entre deux pays, deux cultures. Delphine Tanguy © Le Télégramme édition du 6 février 2019
La troupe "Ladolcevita" de l'amicale Italia Bretagne vous propose la pièce "Il vuoto" jouée en italien, mise en scène par Remo Romaniello.
Lors de la représentation au Théâtre Max Jacob de Quimper, la pièce était précédée par la projection du court métrage de Jérôme Classe "le vide", d'après une histoire originale de Ronan Bourgeat .
Le théâtre Max Jacob de Quimper, théâtre à l'italienne, a accueilli, samedi 26 novembre 2016, la troupe "Ladolcevita" de l'amicale Italia Bretagne pour une représentation unique de la pièce "il vuoto" jouée en italien, mise en scène par Remo Romaniello. La projection du court métrage de Jérôme Classe "le vide", d'après l'histoire originale de Ronan Bourgeat a précédé la pièce de théâtre.
« Le Vide » a fait le plein au théâtre Max-Jacob
Publié le 02/12/2016 Ouest-France
Si l'on découvrait samedi au théatre Max-Jacob qu'il y avait bien du vide autour du lit du pauvre Aleandro, qu'on a longtemps pris pour un fou, la pièce jouée par la compagnie « La Dolce Vita » de l'association Italia-Bretagne y a fait le plein. Le court-métrage de Jérôme Classe intitulé « Le Vide », à l'origine de la pièce en italien et présenté par le réalisateur avait été projeté en français en avant-première, en présence de certains acteurs du film. Il a éclairé et rassuré tous les amateurs, amis et proches ne connaissant pas l'italien et qui avaient assisté les années précédentes aux représentations de la troupe et qui, malgré un théâtre très expressif, avaient rencontré quelques difficultés à comprendre les subtilités des dialogues.
180 entrées ont été enregistrées, samedi soir, et ont rassemblé toutes les générations d'une communauté italienne ouverte et tous les sympathisants d'une culture gaie et chaleureuse, à l'esprit de famille bien développé et qui a fait encore une fois honneur à sa réputation.Après la présentation des acteurs, très applaudis, Michele Cioce, président de l'association, est intervenu pour un appel aux dons en faveur des sinistrés des séismes qui ont secoués l'Italie en août et octobre et qui ont fait près de 300 victimes et des millions de dégâts. Possibilité d'envoyer un chèque : association Italia-Bretagne 71, vieille route de Rosporden 29 000 Quimper.
Le public est invité à venir découvrir une initiative originale, samedi 26 novembre, au théâtre Max-Jacob. « Le vide », dernier court-métrage de Jérôme Classe, et l'adaptation théâtrale de l'Amicale Italia-Bretagne, y seront présentés en deux temps.
« Un homme est cloué sur son lit, terrifié à l'idée d'en descendre. Son angoisse : il est persuadé que celui-ci est entouré par le vide, le néant. Cette situation délirante qui dure depuis plusieurs jours sème le trouble au sein de sa famille, tandis que sa femme, aidée par deux gouvernantes, a épuisé toutes les solutions logiques et médicales. L'entourage est bien décidé à recourir au surnaturel pour le faire descendre du lit... » Tel est le teaser de la dernière pièce de théâtre préparée par la compagnie La Dolcevita, de l'Amicale Italia-Bretagne et le dernier court-métrage réalisé par Jérôme Classe pour Mystical Films, « Le Vide » (Il Vuoto). Les deux seront présentés conjointement au théâtre Max-Jacob samedi 26 novembre, en soirée, le film en français et la pièce en italien.
Comédie fantastique
À partir d'une idée originale de Ronan Bourgeat - qui en a écrit le scénario de base - et traité sous la forme de la comédie fantastique, le film est avant tout un remake d'un court-métrage réalisé par Jérôme Classe en 1999 (dix minutes), présenté dans plusieurs festivals et primé. L'intention de le reprendre et de le développer autrement lui est venue il y a quatre ans puis s'est concrétisée seulement en tout début d'année avec un casting passant de quatre à dix comédiens et avec le rajout de plusieurs scènes. Le tournage s'est déroulé à Quimper pour les extérieurs, et à Bénodet et Plomelin pour les séquences intérieures.
Une adaptation théâtrale
Pourquoi ne pas en faire une adaptation théâtrale ? Le côté délirant s'y prête et la situation loufoque lorgnant vers l'irrationnel est propice à des situations cocasses et inattendues. Du pain bénit pour la troupe de l'Amicale Italia-Bretagne à l'aise dans la comédie et les longues tirades endiablées. Surtout qu'entre la distribution du film, deux personnages se retrouvent en commun, celui de la femme (Cristina Farigu) et du médecin (Rémo Romaniello, également metteur en scène de la pièce). Quant aux rôles principaux « coincés » sur leur lit respectif, ils sont joués avec aisance par François Marzin pour le film - qui reprend son rôle de 1999 - et par Michele Cioce pour la pièce.
Un univers complètement décalé
C'est le théâtre Max-Jacob qui recevra le public, samedi 26 novembre, à 20 h 30, pour une première partie de 25 minutes consacrée à la projection du film sur grand écran, puis la toile se lèvera et dévoilera aussitôt le décor en deux espaces aménagés pour la pièce, d'une durée avoisinant les trois quarts d'heure. L'idée de présenter le film en premier permettra à ceux qui ne comprennent pas l'italien d'apprécier tout de même la mise en scène tout en ayant en tête le conducteur du récit. Le spectateur entrera dès les premières minutes dans un univers décalé, proche de la quatrième dimension, avec une situation absurde et des personnages enlisés dans les convictions de l'homme seul et terrifié sous ses draps. La seconde partie du film et de la pièce présentera davantage un climat d'angoisse dû à l'intervention du paranormal, orage et spiritisme à l'appui, jusqu'à la chute où il ne faudra en rien chercher d'explication rationnelle.
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