· 

Une garde-robe pour Thomas Pesquet

S'il y a bien une question que l'on ne se pose plus dans l'espace, c'est celle du vêtement à choisir en ouvrant son placard. Quitter la Terre pour plusieurs mois nécessite bien sûr des combinaisons adaptées, dont une très près du corps. C'est au milieu des collines italiennes de Vicenza, en Vénétie, qu'a été pensée la seconde peau de Thomas Pesquet, portée par l'astronaute rouennais lors de la mission Proxima qui l'amena sous d'autres cieux de novembre 2016 à mai 2017. Sous les coutures de cette combinaison particulière, la Skinsuit, se cache... un équipementier moto italien, l'un des plus répandus sur les circuits, Dainese. "D’un motard à un astronaute, les exigences sont quasiment les mêmes, explique Massimiliano Mirabella, directeur marketing. Ils recherchent à la fois la sécurité, donc une tenue qui les protège, et une liberté de mouvement totale. Ils doivent se sentir à l'aise dedans !".

La future tenue pour Mars en 2030 ?

Démarchés par l'Agence Spatiale Européenne, les chercheurs de Dainese ont à l'époque remué ciel et terre pour résoudre un problème inévitable : l'agrandissement de la colonne vertébrale des astronautes qui, sans la gravité terrestre, peuvent prendre jusqu'à 7 centimètres. Après avoir pris les mesures de Thomas Pesquet à Cologne, les scientifiques produisent finalement une combinaison noire, de nylon et plastique, dont les différents points de compression limitent la prise de taille de l'astronaute. Cependant, le 22 avril 2021, le Français n'emportera pas la Skinsuit avec lui pour son départ pour l'ISS, la mission étant cette fois-ci plus courte et sous l'égide des Américains de Space X.

Qu'à cela ne tienne, pour poser le premier pied sur Mars, il faudra aussi une tenue qui ait de l'allure ! Ce jour-là, dont beaucoup espèrent qu'ils se tiendra en 2030, l'Homme pourrait bien revêtir un équipement... de Dainese, à nouveau. La Biosuit, blanche et partout traversée de fils dorés et noir qui indiquent des points précis du corps de l'astronaute, a elle aussi été pensée à Vicenza, en collaboration avec le MIT de Boston. Les conditions seront différentes ; sur la planète Rouge, l'atmosphère est très ténue, les températures glaciales. Si les créateurs ne promettent pas encore la lune, ils considèrent toutefois que la combinaison est "quasiment prête pour Mars". Peut-être sera-t-elle encore une fois endossée par le Français Thomas Pesquet et connaîtra-t-elle à nouveau une place au soleil.